Que vous soyez débutante ou couturière avérée, vous ne pouvez échapper aux 4 étapes fondamentales inhérentes à chaque projet :

– La re-construction du patron, son décalquage et son découpage

– La coupe du tissu

– Le surfilage

– La couture

Chacune de ces étapes demande beaucoup de temps et de concentration. Dans les faits, il est finalement rare de pouvoir les réaliser toutes d’une traite. Du coup, ma méthode d’organisation couture est la même que pour mon organisation générale : SCINDER chaque projet couture en plusieurs sessions.

Ma méthode : un temps pour chaque étape.

Reconstruire, recopier, découper

Patron-pochette vs numérique : avantages et inconvénients

Opter pour un patron-pochette ou numérique est un choix qui a ses inconvénients et ses avantages.

En choisissant un patron-pochette, vous vous épargnez le temps de « reconstruction » d’un patron. Vous n’avez qu’à déplier votre A0, et le monde s’offre à vous. En revanche, vous êtes forcées de passer par la case décalquage du patron dans votre taille, ajout éventuel des marges de couture, et découpe du papier calque. PARCE QUE NON, même si c’est plus rapide, on ne commet pas le BLASPHÈME de découper un joli patron réalisé dans un joli papier par de minutieuses petites mimines 😉

Avec le patron numérique, vous avez certes le temps d’assemblage des différentes pages A4 pour reconstruire votre patron, mais vous pouvez, pour peu que le patron intègre les marges de couture, prendre l’option de découper À MÊME LE PAPIER. Après tout, pourquoi pas ? Ce n’est peut-être pas très orthodoxe comme méthode, mais c’est un sacré gain de temps.

Evidemment, cette astuce ne fonctionne que si vous envisagez de réaliser votre patron en une seule taille car sinon, vous devrez réimprimer votre patron. Et participer un peu plus à la déforestation amazonienne 😉

Chez Apolline Patterns, les marges de coutures sont incluses dans les patrons. D’autre part, j’ai ôté les cadres pour vous permettre d’assembler les feuilles A4 et A3 sans découper autour. Voyez la démonstration via cette vidéo :

Le timing

Cette étape prend en général 30 à 40 minutes (pour un patron de longueur moyenne). Lorsque cela est possible, j’aime profiter de mon heure libre avant le travail pour effectuer cette tâche. Si mon timing me le permet, j’enchaine directement sur la coupe de tissu !

La coupe du tissu

Après la préparation du patron, il vous faut découper le tissu. Personnellement, c’est l’étape que je déteste. Je la trouve longue, fastidieuse, peu entrainante. Mais bon, that’s life, comme dirait l’autre.

Malheureusement, il n’y a pas de méthode révolutionnaire pour écourter cette session… Alors je reproduis mécaniquement les mêmes étapes, pièce après pièce (pour avoir ainsi le sentiment de varier les gestes…) : épingler une première pièce du patron au tissu, couper, marquer l’envers d’une croix à la craie ; épinglez une autre pièce au tissu, couper, marquer l’envers d’une croix à la craie, etc, etc.

Le timing

La découpe du tissu prend environ 25 minutes. Et c’est là que ma méthode prend tout son sens : je peux vous ASSURER qu’il est plus motivant de se dire qu’on va passer 25 minutes sur une étape pas très agréable plutôt qu’une heure et demie (si on regroupe par exemple : préparation patron + découpe du tissu + surfilage).

En général, je profite du matin ou de ma pause-déjeuner pour cette opération…

Le surfilage

Dernière étape la moins « intéressante », le SURFILAGE. Plusieurs philosophies existent, à savoir surfiler à chaque étape de la couture, ou tout surfiler d’un coup AVANT la couture.

Au début, je dois avouer que j’étais plutôt adepte de la première méthode : surfiler pendant près de 30 minutes me démotivait complètement. Aujourd’hui, je suis plutôt la seconde : c’est comme avec les tâches désagréables, une fois qu’elles sont faites, il n’y a plus la place que pour le PLAISIR. Et le reste de la couture va bien plus vite 🙂

Petit conseil tout de même : identifiez bien, en lisant attentivement les explications de montage, les côtés qui auront besoin d’être surfilés ou non. Inutile de se rajouter du travail pour rien 😉

Autre conseil, si vous êtes fatiguées de surfiler : optez pour des coutures anglaises !

Le timing

Cette étape est encore une fois assez longue et rébarbative, d’où le fait que je l’isole complètement des étapes précédentes et suivantes. Elle peut facilement prendre entre 45 minutes et 1 heure avec une blouse, une robe, une veste. En général, je surfile en matinée le week-end, ou le soir, après le boulot. Cela demande un peu de concentration, mais ne fait normalement pas de noeuds au cerveau !

La couture

ENFIN, on passe au moment plaisir ! J’ADORE isoler cette étape des précédentes car cela me donne le sentiment d’entrer dans le vif du sujet DIRECTEMENT.

Concrètement, la couture d’un vêtement pouvant être assez longue, cela me permet, lorsque je commence par ça, de rentabiliser un samedi ou un dimanche. En général, à la fin du week-end, la cousette est fin prête à être portée !

Le timing

Il dépend vraiment du projet auquel vous vous consacrez. De manière générale, je dirai que je préfère regrouper la couture en une seule session. Par exemple, le samedi, j’aime me faire une journée couture. Je commence la couture d’une robe, et j’adore pouvoir l’essayer le soir-même. Le fait d’avoir déjà réalisé les étapes précédentes (assemblage du patron / découpe / surfilage) me permet d’aller beaucoup beaucoup plus vite à l’essentiel !

Les bienfaits de ma méthode

= LE PLAISIR DE COUDRE !

C’est vraiment l’objectif visé par le fait de découper un projet couture en plusieurs sessions. La patience humaine a ses limites : en répartissant les tâches dans le temps, on évite les moments de fatigue, de frustration, de démotivation.

C’est un peu comme si vous arriviez dans un nouvel appartement : avant de passer à la partie « fun », celle de la décoration, il y a une MONTAGNE de choses à faire, comme nettoyer, récurer, repeindre… Ensuite seulement, vous pouvez profiter d’une activité fétiche (décorer), et du cadre que vous avez su créer.

De plus, en scindant un projet celui-ci nous semble moins conséquent : on ne se dit plus qu’il faut forcément 8 heures devant nous pour nous y mettre. Du coup, c’est mécanique : on COUD beaucoup plus. Donc on PORTE beaucoup plus de cousettes. Et on est BEAUCOUP PLUS FIÈRES de nous et ÉPANOUIES. CQFD.

Un dernier petit conseil pour que la couture reste un plaisir…

Je pense que c’est mon conseil NUMBER ONE pour que la couture ne devienne pas un enfer. On a toutes connu les déconvenues du « découds-vite », qui mettent à rude épreuve notre patience….

Quand vous sentez que vous êtes au point où vous vous énervez, n’y arrivez plus, et perdez tout plaisir à coudre : ARRÊTEZ-VOUS. Je sais, ce n’est pas facile. Ça nous oblige à « lâcher prise », à arrêter quelque chose qui n’est pas fini, avec le stress de retourner notre problème dans tous les sens avant de nous y remettre. Mais c’est vraiment le meilleur conseil que je peux vous donner.

Dès que je vois que la couture me stresse, je fais une pause. Je regarde une série, je me détends avec du yoga, je sors marcher avec L’Amoureux. Et parfois, quand cela me dit à nouveau, je reprends mon projet en cours. Une pause d’une à deux heure peut drastiquement changer votre manière de penser, de vous sentir, d’être. Profitez-en 🙂

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J’espère que ce billet vous aura plu ! N’hésitez pas à partager vos routines couture, ainsi que les astuces que vous avez mis en place pour être toujours dans la couture « plaisir » !

À très vite,

Estelle