Bonjour à toutes ! Aujourd’hui, je vous présente une nouvelle version du patron de robe Capriccioli, en satin de viscose ! C’est la première fois que je cousais un tel tissu et je suis heureuse de partager avec vous mes conseils.
Dès que j’ai conçu Capriccioli, je savais que le modèle se prêterait parfaitement aux tissus sensuels, comme le satin, le velours… J’adore ma nouvelle robe : la couleur abricot était aussi un défi, j’ai douté de longs jours… Mais je suis finalement super satisfaite et je me dis qu’en plein été, avec un léger hâle, ce sera encore plus joli !
Coudre du satin
J’ai toujours perçu les tissus « satinés » comme un peu trop BCBG pour moi. C’est aussi un tissu qui marque, qui colle à la peau, il faut être assez à l’aise avec soi-même pour assumer pleinement ce qu’il renvoie. Il y a quelques années, je n’aurais pas tenté l’aventure, c’est certain ! J’avais moins confiance en moi…
Pour cette première cousette en satin, j’ai opté pour le satin de viscose « corail », mis en vente récemment chez Pretty Mercerie. Je trouve que la couleur est plus « abricot » que « corail » (pour moi, le corail tire un peu plus vers le rouge). La couleur est en tout cas vraiment celle des photos de leur site internet. Pas de surprise, donc ! J’ai choisi ce satin de viscose comme première approche, avant d’opter pour un satin de soie, plus précieux (et onéreux). Cela me permettait d’appréhender cette nouvelle matière à coûts maitrisés 🙂
Mes conseils :
– privilégiez une aiguille de machine à coudre neuve. J’ai même utilisé une aiguille de type « stretch 70 » pour coudre ma robe. C’était parfait. À aucun moment l’aiguille n’a « ripé » le tissu ou créé de la tension. C’est super important. Au début de ma couture, au moment de coudre une pince, j’avais encore mon ancienne aiguille de machine à coudre et on a frôlé la catastrophe !
– ce tissu ne supporte pas bien le découds-vite. Parfois, sur certains tissus (viscose, coton), on peut découdre pour déplacer légèrement une couture. Généralement, les petits « trous » laissés par la première couture sur le tissu se résorbent avec l’action du fer. Ici, ce n’est pas le cas. Par exemple, j’ai dû redescendre l’extrémités de l’une des pinces-poitrine de 1 cm (je ne suis pas parfaitement symétrique des deux côtés, eheh) : à la réflexion, j’aurais dû laisser comme je l’avais cousu la première fois, car mon tissu est un peu abimé au-dessus de la pince. Je vous conseille de faire une toile du modèle avant de coudre, au moins pour le buste. Cela vous permettra d’ajuster, si besoin. Vous pouvez aussi bâtir à la main certaines coutures importantes, comme les pinces-poitrine, pour vérifier leur positionnement dans ce tissu. Ce qui m’amène au point suivant…
– le tissu est à peine extensible. Pour vous donner une petite idée, sur mes Capriccioli en viscose, cousues dans la même taille, je n’ai pas de mal à bouger mes bras pour remonter la fermeture à glissière seule jusqu’en haut du dos. Autant vous dire que dans ce satin, avec le faible degré d’élasticité, cela m’est presque impossible. Le tissu se tend trop et je crains de l’abimer. J’ai l’impression que ce manque d’élasticité a également joué sur la hauteur de mes pinces-poitrine. Si je n’avais pas eu besoin de les modifier sur mes pièces en viscose, j’ai rabaissé la pointe de l’extrémité de la pince-poitrine.
– Attention au fer à repasser ! Je me suis fait une petite frayeur, au moment de repasser. J’ai utilisé le mode le plus faible de mon fer à repasser, et j’ai eu l’impression que ça avait laissé une marque. Finalement, et heureusement, ça n’a pas été le cas. Pour la suite de la couture, j’ai systématiquement repassé sur l’envers. Quand je devais repasser sur l’endroit, j’ai utilisé une patte-séche (un petit tissu non humidifié pour faire « écran » entre les deux).
– Les fronces pour l’option « drapé » de Capriccioli : dans les instructions de montage, je propose de piquer les fils de fronces du drapé en prenant le tissu principal + la doublure. Cela ne m’a pas posé problème sur les Capriccioli cousues en viscose ou crêpe. En revanche, le satin de viscose étant assez épais, il ne réagit pas très bien aux fronces… Je vous conseille donc de piquer séparément les fils du fronces sur le satin de viscose ; puis ensuite sur la doublure. Cela permet de diminuer l’épaisseur et de froncer plus subtilement. Je me suis un peu aidée du fer également, pour aplatir un peu le tissu au niveau des fronces.
J’espère que cet article vous aura plu, et qu’il vous sera utile le jour où vous tenterez l’aventure du satin !
Au fil des semaines, je publierai régulièrement des articles pour vous donner des conseils d’association tissu/patron pour cette nouvelle collection. J’ai aussi pas mal de cousettes prévues à partir de mes patrons, que je n’hésiterais pas à partager par ici 🙂
A très vite,
Estelle