Bonjour à toutes, j’espère que vous allez bien 🙂 On se retrouve aujourd’hui pour un billet de blog un peu plus long que d’habitude, puisque je vais…
– Vous apprendre comment raccourcir votre manteau Miriam (Apolline Patterns) en veste de mi-saison,
– Vous parler du fameux tissu gabardine de chez Atelier Brunette,
… c’est parti !
#Hack : comment raccourcir votre manteau Miriam ?
En janvier dernier, j’ai dévoilé le patron de manteau Miriam, que vous pouvez découvrir ici : Miriam se distingue par un jeu de plis plats sur les épaules, une coupe trapèze longue et légèrement asymétrique, un grand pli creux de le dos, un col châle… Ce patron fait clairement partie de mes grands chouchous du catalogue !
Ce n’est donc pas un hasard si j’ai souhaité me coudre plusieurs versions de Miriam… afin d’affronter les quatre saisons, assez marquées à Paris 🙂 Alors que je cherchais depuis plusieurs mois un tissu à base de tencel qui puisse fonctionner façon trench sur Miriam, j’ai comme beaucoup d’entre vous été « happée » par les dernières sorties Atelier Brunette, notamment cette gabardine « mapple ». Je vous en parle dans quelques instants, dans la seconde partie du billet de blog 😉
Pour cette version printanière de Miriam, j’ai choisi de raccourcir le manteau juste au-dessous des hanches. Je trouve que c’est un bon compromis pour conserver l’ampleur initiale du manteau, notamment le tombé du pli creux derrière, et surtout ne pas avoir un rendu disproportionné entre la hauteur de la veste (épaule aux hanches) et la largeur du bas de la veste. Bien sûr, ce choix est personnel et vous pouvez faire varier la longueur selon ce que vous préférez 😉
Voici la liste des pièces sur lesquelles vous devrez apporter des modifications :
– le buste-devant en tissu principal (A)
– le buste-dos en tissu principal (B)
– la parementure-devant en tissu principal (C)
– le buste-devant en doublure (E)
– le buste-dos en doublure (G)
1. Les modifications de patron
Dans un premier temps, il va falloir couper en deux chaque pièce de patron A, B, C, E et G. Tracez une ligne perpendiculaire au droit-fil de chaque pièce. Cette ligne se situe un peu au-dessous des repères de poche des pièces A et B. Essayez de couper chaque pièce au même niveau, cela simplifiera les ajustements.
Vous obtenez le résultat ci-dessus. Pour raccourcir la veste, nous allons faire se chevaucher les pièces.
a) Faites se chevaucher les deux parties du buste-devant (A), puis du dos (B) : l’idée, c’est de remonter le bas de votre pièce afin que la ligne de côté (du bas de l’entournure, sous l’aisselle, au bas du vêtement) mesure 53 cm, comme sur le schéma ci-dessous. Scotchez vos pièces pour bien les maintenir une fois la bonne longueur obtenue.
b) Comme vous le voyez sur les schémas, le bas de la pièce va être plus large que le haut, il va falloir retracer la ligne de côté. Deux options ici :
– option 1 : soit vous prolongez la ligne du haut de la pièce jusqu’à ce qu’elle croise celle du bas du vêtement. Cela permet d’harmoniser le volume au bas du vêtement, mais vous aurez besoin de bien vérifier ensuite que le bas du vêtement en tissu principal = le bas du vêtement en doublure.
– option 2 : soit vous retracez une ligne qui part du bas de l’entournure et qui rejoint l’extrémité du bas du vêtement : il y aura le même volume aux hanches qu’il y a au bas du manteau long. L’avantage, c’est que vous n’aurez pas à faire des calculs afin que le bas du vêtement en tissu principal = le bas du vêtement en doublure. Ça donne un petit côté « godets » que j’aime beaucoup aussi, surtout si vous choisissez un tissu plus fluide !
Voici les deux exemples sur la pièce A, le principe est le même sur la pièce B. Pour ma version, j’ai choisi la seconde option.
c) Coupez ensuite l’excédent de papier au niveau du bas des pièces bustes-devant / bustes-dos, comme sur le schéma ci-dessous. Vous obtenez le gabarit définitif de vos pièces raccourcies 😉
d) Passons à la pièce « parementure » : dans la conception de Miriam, la parementure est 5 cm plus courte que la longueur du buste-devant en tissu principal (pour ensuite réaliser l’ourlet). Par conséquent, vous allez pouvoir :
– dans un premier temps, faire se chevaucher les deux parties de la parementure-devant afin que votre nouvelle parementure-devant soit d’égale longueur au buste-devant raccourci.
– puis, dans un second temps, retrancher 5 cm au bas de la pièce parementure-devant.
e) Vous allez enfin pouvoir modifier les pièces buste-devant et buste-dos en doublure, sur le même modèle que la parementure. Les pièces en doublures sont 5 cm plus courtes que les pièces en tissu principal.
2. Quelques vérifications s’imposent avant de couper son tissu…
Une fois que vous avez réalisé toutes ces modifications, il faut procéder à quelques vérifications de longueur :
– les côtés du buste-devant et buste-dos en tissu principal doivent avoir la même longueur
– les côtés du buste-devant et buste-dos en doublure doivent avoir la même longueur
– le bas du buste-dos en doublure et le bas du buste-dos en tissu principal doivent avoir la même longueur
– le bas du buste-devant en doublure + parementure (pensez à retrancher dans ce calcul la marge de couture au niveau de la jonction buste-devant/parementure) et le bas du buste-dos en tissu principal doivent avoir la même longueur
– la ligne verte (sur le schéma) de la parementure-devant doit mesurer 5 cm de moins que le buste-devant en tissu principal (milieu-devant).
Je ne conseillerais jamais assez de réaliser une toile lorsqu’on effectue ce type de gros ajustements de longueur. Cela évite les mauvaises surprises !
Concernant le métrage, je ne l’ai pas calculé pour toutes les tailles : ce que je vous propose, une fois vos modifications réalisées, c’est de positionner vos pièces comme vous le feriez sur votre tissu, et de calculer le métrage nécessaire.
Pour ma version de Miriam cousue en 36, j’ai utilisé 2m50 de gabardine (il en faut sans doute un peu moins car j’avais coupé ma veste un tout petit peu plus longue pour pouvoir choisir la « bonne » longueur), et 2 m de doublure (je pense avoir assez de marge pour faire un petit débardeur court). Si vous souhaitez un métrage sur-mesure à votre projet, je vous conseille vraiment mon astuce ci-dessus 😉
Ma version de Miriam en gabardine
Dès que je les ai vus sur Instagram, les nouveaux tissus « Gabardine » édités par Atelier Brunette m’ont beaucoup intriguée. Ce que j’aime avec Atelier Brunette, ce sont les teintes de couleurs, et à quel point les différents tissus peuvent se marier entre eux. L’équipe d’Atelier Brunette a eu la gentillesse de m’offrir la gabardine de mon choix, assorti d’une viscose, pour mon projet de veste mi-saison, où j’avais donc besoin d’un tissu principal et d’une doublure.
J’ai donc opté pour :
– la gabardine « maple » pour le tissu principal
– la viscose Palmetto Off-white pour la doublure
J’adore la combinaison des deux : d’ailleurs, je risque de porter souvent les manches « retroussées », pour laisser davantage apparaitre la doublure, comme sur certaines photos de cet article 😉
Dernier petit détail, avec le bouton « palm » en coloris « maple ».
Quelques conseils pour coudre la gabardine maple
Si l’on consulte la fiche descriptive de la gabardine, on apprend que le tissu est composé à 100% de coton, avec un grammage de 364g/m2. C’est donc une gabardine assez épaisse, plus d’ailleurs que certains de mes pantalons en gabardine achetés dans le prêt-à-porter (j’ai comparé): cela en fait un super tissu pour des vêtements d’extérieurs, comme les vestes, manteaux, trench, etc. On peut bien sûr utiliser ces tissus pour réaliser des jupes structurées d’inspiration denim, des pantalons aux coupes également inspirées du denim, etc.
Vraiment, lorsqu’on a le tissu en main, on a l’impression d’avoir un très beau denim devant soi, bien opaque quelque soit la couleur ! La couture de mon manteau m’a donné envie de tester une autre gabardine, pour réaliser un pantalon taille haute et cropped, un peu dans le style de celui que je porte sur les photos de ce billet de blog !
Pour la couture :
– je vous conseille d’utiliser une aiguille à machine à coudre 90. Car pour certaines étapes (couture de l’encolure de Miriam, par exemple, où il commence à y avoir pas mal d’épaisseur), vous pourriez casser votre aiguille universelle (c’est ce que j’ai fait, d’ailleurs ^^).
– pensez à bien ouvrir chacune des coutures au fer, à bien épingler vos rentrés de couture « ouverts » pour ne pas créer trop d’épaisseur, à dégarnir les plis/rentrés de couture dès que vous voyiez qu’il y a plus d’épaisseur que la normale. Comme je le disais, le tissu reste assez épais 😉
– je préfère enfin toujours repasser au maximum sur l’envers du vêtement, plutôt que l’endroit.
– côté entretien, Atelier Brunette recommande un lavage à froid avec essorage délicat, et surtout pas de sèche-linge 🙂
J’espère que cet article vous aura plu, et surtout qu’il vous sera utile!
J’ai essayé de rendre les modifications les plus claires possibles, à l’aide des schémas : si vous avez davantage de questions, n’hésitez pas à les poster, de préférence en commentaire sur ce blog plutôt que via Instagram, afin que mes réponses puissent servir au plus grand nombre!
À très bientôt,
Estelle